Les choses changeraient elles dans les quartiers sensibles de France ? C'est ce que semblent confirmer plusieurs témoignages concordants, des témoignages à prendre au sérieux puisqu'ils émanent de personnes vivant directement dans ces zones de non droit ces endroits.
Nous avons conduit une enquête surréaliste dans une cité.
Nous avons difficilement réussi à trouver un vendeur de bazar mais chose faite, on constate effectivement un surcroît d'émotivité, à peine nous avions posé une question que le commerçant en question a sorti un paquet de mouchoirs en papier et s'est mis à fondre en larmes. Nous avons par ailleurs constaté plusieurs dizaines de paquets de mouchoirs tout près de lui.
En enquêtant dans une supérette non loin de là, une employée nous avoue que les mouchoirs se vendent très très bien, parfois même l'enseigne se retrouve en rupture de stock, ce qui occasionne des incompréhensions de clients qui se mettent aussitôt à pleurer à chaudes larmes avant de se rabattre sur de l'essuie-mains ou du papier toilettes. Quand il y en a encore.
Le mal semble être profond, même les racailles dealers qui faisaient du trafic de drogue sont atteints.
"Avant on vous agressait, on vous frappait en vous insultant, on vous empêchait de monter dans l'immeuble, il y avait des viols, des meurtres, on pouvait vous tirer dessus pour n’importe quel motif... maintenant tout le monde chiale c'est terrible on a pas l’habitude" nous confie-t-on.
Nous avons contacté des dealers bien connus, certains ont stoppé leur activité, trop émus pour continuer, d'autres ont tenu bon et continuent le business... mais celui-ci a radicalement changé puisqu'il s'agit de trafic de mouchoirs.
Karim, un de ceux qui a continué nous a confié son mal-être :
"Avant j'étais un caid, tu me respectais même les keufs avaient la trouille. Aujourd'hui, je vends du papier cul pour des meufs en larmes, parfois j’ai honte de continuer le business".
Puis il nous tend un paquet de mouchoirs.... quand on lui répond qu'on a pas d'argent sur nous pour en acheter, les larmes arrivent et les sanglots longs des violons aussi, il nous donne le paquet en nous demandant de partir avec des trémolos dans la voix.